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La Compagnie : du classique et de la classe
Crédit : Tipou Productions

Ses bières s'inspirent de la tradition britannique et allemande. Chacune d'elles, avec son nom, affiche fièrement une des facettes de l'activité industrielle de la ville. C'est la signature de la microbrasserie de Sept-Îles.

« Pour qui je fais de la bière? » Voici la première question que se pose Billy Dumas, copropriétaire de la microbrasserie. « C'est ce qui détermine la personnalité de la bière. » L'Ouvrière, une blonde d'inspiration allemande, une bière de soif, est brassée pour les ouvriers d'aujourd'hui et en souvenir des bâtisseurs de Sept-Îles.

Le projet de La Compagnie est né il y a deux ans, avec les deux autres copropriétaires, Martin Demassieux et Marie-Pier Johnson. Billy Dumas raconte sa découverte d'un village en Allemagne, il y a huit ans, où la seule bière bue par les habitants est celle de la petite brasserie locale. Pour lui, c'est le déclic. La bière occupera désormais une grande place dans sa vie. Il achète des kits et commence à fabriquer de la bière dans son appartement  de deux pièces et demie, vite devenu une salle de brassage.

Le goût pour la transformation

Depuis plusieurs années, La Compagnie est fidèle à son fournisseur de grains  importés d'Allemagne et d'Angleterre, basé à Montréal : « Ce n'est pas idéal pour l'empreinte carbone, alors on essaye de voir si on peut avoir du grain québécois. L'achat local, la production locale, c'est l'avenir. » Mais la transition doit être tranquille, pour rester fidèle au goût de la clientèle.

Si les saveurs de la Côte-Nord n'entrent pas dans la composition des bières de La Compagnie, elles aromatisent des produits élaborés par des entreprises à Sept-Îles : de la sauce piquante, du savon, de la fondue au fromage. Et bien sûr, au pub, les bières sont assorties au menu et composent la marinade du saumon fumé servi en bouchées, sorti du fumoir tout proche.

L'industrie en image de marque

Sept-Îles, après avoir été un village, a été fondée sur l'industrie baleinière, du bois, du fer, de l'aluminium. « C'est notre réalité, souligne Billy qui cite la compagnie minière Iron Ore of Canada (IOC). Il y avait de l'ouvrage, les gens venaient de l'extérieur pour travailler ici ». « On va travailler pour la compagnie » : pour les fondateurs de la microbrasserie, cette phrase si souvent entendue leur ressemble et trouve un écho en eux. « On veut rendre sexy le côté industriel de la ville ». Outre le nom de la microbrasserie, les bières affichent leur sentiment d'appartenance à la ville : la rousse Wagon rouge, une bière de type bitter anglais, évoque les convois de minerai. La Clarke rend hommage aux frères Clarke, fondateurs de Clarke City, un village devenu quartier de Sept-Îles. La Steam Whaling, une  bière noire, porte le nom de la compagnie baleinière norvégienne.

Quant à l'avenir de leurs projets, les brasseurs de La Compagnie parlent de s'orienter vers la production de NEIPA (la bière New England Indian Pale Ale), de produits plus houblonnés, texturés et crémeux. Quant au houblon local et aux petits fruits nordiques, ils pensent à les faire entrer dans leurs recettes.

Rédaction : Christine Gilliet (Mots et marées)Écoutez la balado et suivez-nous sur ces plateformes :Soundcloud : Podcast Le Goût de la Côte-Nord - Microbrasserie La CompagnieYoutube : Podcast Le Goût de la Côte-Nord - Microbrasserie La CompagnieSpotify :  Podcast Le Goût de la Côte-Nord - Microbrasserie La CompagnieApple Itune: Podcast Le Goût de la Côte-Nord - Microbrasserie La Compagniett

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